Une longue étape à Krabi
Récit
Je suis restée à Krabi six jours, car j’avais besoin de : me remettre du départ de Jean-François, me poser un peu quelque part (c’est vrai qu’avec JF, on a beaucoup bougé : deux jours par-ci, deux jours par-là), et planifier la suite des événements.
Krabi n’est pas une ville extraordinaire, mais bien agréable tout de même, où les gens sont plutôt sympathiques et la vie paisible. Et puis la nature alentours est fantastique.
Les mangroves de la baie de Krabi
Une sortie magnifique ! La partie snorkeling n’était pas la plus intéressante (on était 15 personnes à se nager dessus autour du même rocher), mais par contre, faire du kayak au milieu des mangroves, dans les lagons et les canyons, c’était fabuleux.
Là on n’était que trois kayaks, on se sentait seuls au monde, quel pied ! Dans les lagons, la mer n’est pas très profonde (à peine au niveau du genou), l’eau est très claire, et les mangroves ont quelque chose de magique. Les macaques à longue queue habitent dans les mangroves. Il font le trapèze dans les arbres et nous regardent tranquillement passer. Pas agressifs du tout.
Une énorme communauté de singes vit là, en totale autarcie, se nourrissant des fruits des mangroves et de crabes (pour ça ils s’aventurent dans l’eau). Le passage dans les canyons était vraiment très chouette : impression de sérénité totale. Tout de suite après notre entrée dans les canyons, il a commence à pleuvoir. Quelques gouttes, puis le déluge.
Et là il faut pagayer, pour rentrer au bercail. Sur deux heures de kayak, une heure sous la pluie tropicale. Je ne voyais rien tellement il pleuvait, je n’arrivais même plus à ouvrir les yeux. C’était une sorte de Songkran (fête de l’eau) un jour en avance !! Malgré tout il y avait un côté vraiment magique. Dommage qu’on n’ait pas pu faire ça avec Jean-François. La communion avec la nature était bien plus chouette qu’à Khao Sok.
Songkran : le nouvel an thaï (fête de l’eau), du 13 au 15 avril
Je m’apprêtais à quitter Krabi au matin du 13, pour aller vers une plage à 20 km de là (car je trouvais Krabi un peu déserte). Mais impossible de quitter la guesthouse. Les songthaews (taxis collectifs) qui passaient devant ma guesthouse étaient tous pleins, et petit à petit, ils ne passaient plus du tout. Alors je me suis décidée à rester, car les festivités de Songkran commençaient juste sous mes yeux. Sur les trottoirs, des groupes d’enfants et d’adultes avec des seaux d’eau énormes attendaient les passants (piétons ou motorisés) pour leur balancer de la flotte. Tous munis de pistolets à eau géants (je suis sûre que Toon, Gwill et JF auraient adoré), de tuyaux d’arrosage et de petites bassines (les mêmes qu’on utilise aux toilettes pour tirer la chasse). Le ravitaillement en eau se fait via l’énorme seau.
Sur la route, les 2 roues et les pickups défilent, et absolument personne n’est épargné, pas même les flics. A l’arrière des pickups, les Thaïs sont entassés (parfois par groupe de 10 ou 15), et il y a des tonneaux remplis d’eau (parfois glacée… là ça calme !).
C’est d’eux que vient la riposte (car les chauffeurs de 2 roues eux, peuvent difficilement se défendre). Certains descendent même des pickups pour nous passer de la poudre blanche ou de couleur sur les joues, les bras, le cou. Avec l’eau, la poudre colle, et ça tient bien !
La proprio de la guesthouse a commencé à arroser les gens, du coup je me suis jointe à elle et ça a duré toute la journée. Avec la chaleur de plus en plus étouffante, quel bonheur d’être trempé !
Le but de Songkran est de se laver de toutes les mauvaises choses commises pendant l’année écoulée, pour recommencer à zéro. J’aime bien l’idée. Ce qui est chouette, c’est que tout le monde partage ça : les Thaïs et les falangs tous ensemble, et tout le monde a la banane.
J’ai tellement souri qu’à force, j’avais mal aux joues. C’était une grande journée festive, qui m’a aussi permis de rencontrer quelques routards : Alice et Francesco d’Italie (qui vont ensuite en Malaisie puis en Indonésie… cool), Suzanne (Suisse allemande), et Sophie (allemande). Après cette journée on a donc passé nos soirées ensemble, très sympa.
Les jours suivants, Songkran était beaucoup moins fêté à Krabi. Mais en allant à la plage d’Ao Nang le lendemain, on s’est quand même pris une douche avec Suzanne alors qu’on discutait devant son scooter. A la limite, c’était encore plus marrant que la veille, car inattendu. Et puis on crevait de chaud de toutes façons.
Même histoire dans le songthaew qui m’a ramenée à Krabi le soir : il est ouvert sur les côtés, donc cible idéale pour les jeteurs d’eau. On était coincés dans les embouteillages, et hop, un peu de flotte dans le dos, puis des gens qui arrivent par derrière et qui me frottent les joues avec la fameuse poudre blanche. « Sawat di pee mai kha » (bonne année) !
A Krabi toujours, j’ai croisé une petite famille française qu’on avait rencontrée à Koh Phi Phi quelques jours plus tôt avec Jean-François. Je suis tombée sur eux par hasard en arpentant les rues, quelle agréable surprise ! J’étais arrivée à Krabi la veille et encore sous le coup du bourdon, ça m’a fait bien plaisir de les voir. On a passé une ou deux heures ensemble à parler de nos impressions sur la Thaïlande, des voyages, et de la France. Un moment très chouette. Sylvie et Olivier voyageaient avec leurs 3 enfants (je dirais entre 5 et 12-13 ans). Et comme seuls bagages, ils avaient 2 petits sacs à dos (pas plus de 40 litres chacun d’après moi). Deux petits sacs pour 5, il faudrait en prendre de la graine !
Au bout de 6 jours à Krabi, j’ai senti qu’il était temps de bouger : j’avais besoin d’action, et aussi de quitter la Thaïlande je crois. D’autres supers aventures m’attendent, et même si j’aime beaucoup la Thaïlande, ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus authentique.
Alors voilà, j’ai quitté ma petite chambre douillette dans laquelle je me sentais comme à la maison, direction la Malaisie.
PS : quelques dernières photos de Krabi mises en ligne.