Les îles Togian, ça se mérite !
Récit
J’entends parler des îles Togian depuis mon voyage à Sumatra en 2007. Du discours des touristes croisés sur la route aux articles de blogs trouvés ça et là, tous les avis convergent : les Togian, il faut y aller. Bien, il ne suffit pas de le dire. On avait déjà tenté le coup en 2008, lors de notre premier voyage à Sulawesi (voir l’article Iles Togian : ira, n’ira pas ?). Mais on a dû passer notre tour, question de mauvais timing.
Alors l’impatience et la curiosité ont continué de grandir. D’autant que cet archipel perdu au milieu du Golfe de Tomini, dans la province de Sulawesi Centre, est pour le moins difficile d’accès. Mais ce ne sont ni les années d’attente ni le trajet interminable qui vont nous décourager. De plus cette année, nous avons une priorité : se poser rapidement sur une île au calme, histoire de se refaire une santé. L’année a été rude. C’est donc le cœur battant à l’idée d’atteindre enfin l’inatteignable que nous quittons Bangkok un lundi aux aurores, les yeux remplis de sommeil.
De Bangkok à Makassar
Premier saut de puce entre Bangkok et Kuala Lumpur. En deux heures, nous rallions la capitale malaisienne sur un vol Air Asia. S’en suivent cinq longues heures d’escale, pendant lesquelles on passe le temps au Starbucks : pas tellement pour le café, mais pour le wifi gratuit. Escale interminable, surtout quand on n’a dormi que deux heures la nuit précédente.
Petite parenthèse : un très bon plan pour vos billets d’avion
Puisqu’on parle de vols et de compagnies aériennes, je m’arrête un instant pour vous faire part d’un très bon plan pour acheter des billets d’avion pas chers. Et ce grâce aux tuyaux de Tony Chau, un ancien agent de voyage qui, après s’être fait injustement licencier par son entreprise, a décidé de livrer les secrets trop bien gardés du milieu des agences de voyage.
Il a écrit un guide (en anglais) « Save On Airfare: The Definitive Guide To Flying For Less », donnant tout plein de tuyaux pour voyager bon marché. Vous y trouverez entre autres les astuces pour :
- faire des prédictions sur les évolutions des prix des billets d’avion
- quel jour effectuer votre réservation pour obtenir les meilleurs tarifs
- transférer (à une autre personne) un billet d’avion non-transférable
- échanger un billet non-échangeable
- obtenir des réductions de taille sur ses billet d’avion auprès des agences de voyage
- se procurer un billet d’avion à très bas prix en « last minute » à l’aéroport
- annuler un billet d’avion sans rien payer
- exploiter les faiblesses des systèmes informatiques des compagnie aériennes pour payer un billet 10 fois moins cher
- voyager en première classe gratuitement
- obtenir une assurance voyage gratuite
- et plein d’autres astuces encore…
Vous pouvez télécharger son guide pratique « Save On Airfare: The Definitive Guide To Flying For Less » à prix réduit, comprenant plein de bonus, et qui vous permettra de faire des économies à vie sur tous vos voyages !
Deuxième vol Air Asia pour Makassar. En trois heures au-dessus des nuages, nous rejoignons enfin Sulawesi. A partir de là, deux objectifs : trouver un vol pour Luwuk le lendemain matin et changer la quasi-totalité de nos euros. Les recherches faites sur Internet avant de partir nous ont bien confirmé qu’on n’aurait pas d’autres occasions avant les Togian.
Arrivée à Sulawesi
Pour le change, pas de souci : avant de partir, j’étais en contact avec Jérôme, un Français qui tient un établissement hôtelier à Luwuk et organise également des croisières plongée. Il s’est assuré que le bureau de change de l’aéroport aurait le cash nécessaire à notre arrivée. Car changer une grosse somme d’un coup en Indonésie, ce n’est pas forcément évident, surtout avec le taux de change : pour 100 €, on récolte la modique somme de 1,2 million de rupiahs. Ça en fait des liasses !
Une fois l’immigration passée, Anthie, une amie de Jérôme, nous accueille au bureau de change. Les rupiahs sont tous là, ouf ! L’adorable jeune femme nous conduit ensuite au guichet de la compagnie Merpati pour acheter nos billets. Deuxième ouf : le vol Makassar – Luwuk du lendemain n’est pas complet. Ici avec la plupart des compagnies aériennes, on ne peut pas réserver son billet sur Internet si l’on n’a pas une carte de crédit indonésienne. On n’a pas l’habitude de tout réserver à l’avance, mais perdre notre temps à Makassar ne nous enchante pas ; les grandes villes en Indonésie, mieux vaut y faire un passage éclair. Et puis les Togian, ça presse !
Il ne nous reste plus qu’à dégotter un hôtel proche de l’aéroport, et de s’y requinquer avant un deuxième lever matinal. On en profite aussi pour acheter notre carte SIM indonésienne, histoire de pouvoir communiquer à bas prix avec les locaux.
De Makassar à Ampana
Le lendemain nous devons décoller à 9h20. Finalement l’avion ne quittera Makassar que vers 10h30. Une petite heure de vol plus tard dans un avion aux ailes mal vissées, nous atterrissons au bord de la mer à l’aéroport de Luwuk. Ici c’est rustique : le débarquement se fait directement sur le tarmac, et les bagages sont acheminés par une petite jeep qui se gare devant le terminal. On les récupère directement dans le coffre de la jeep !
Quelques instants plus tard, on se fait alpaguer par un chauffeur qui propose de nous emmener à Ampana. Après quelques négociations, nous grimpons à bord d’une voiture que nous partageons avec Thomas et Mika, un couple germano-indonésien, et leur fille Soraya, rencontrés à Makassar. Vu l’état annoncé de la route, le trajet sera plus rapide en voiture, mais évidemment plus cher. Enfin à quatre, on réduit quand même les frais.
En effet la route est déplorable. Des nids de poule un peu partout, des parties non goudronnées, une route assez étroite toute en lacets. Le trajet aurait pourtant pu être agréable le long de la côte, mais l’état de la route le rend inconfortable. Welcome to Indonesia!
Au bout de six heures un peu chaotiques, nous arrivons à Ampana. Il est déjà 17 heures passées. De toutes façons on avait prévu de passer la nuit ici, le ferry pour les îles Togian ne partant que le matin.
Ampana : dernière escale avant le paradis
Ampana est une petite bourgade qui semble bien sympathique, pour le peu qu’on en ait vu.
Nos missions du soir : trouver un cybercafé et s’approvisionner avant de quitter la civilisation. On ne sait pas exactement ce qui nous attend aux Togian. On imagine bien qu’on ne s’apprête pas à vivre comme Robinson et Vendredi, et qu’il y aura donc forcément des petites boutiques sur les îles, ne serait-ce que pour les habitants. Mais vue la distance entre les Togian et le continent, les denrées y seront peut-être plus chères. En fait les « denrées » en question se résument à deux choses essentielles : nos précieuses cigarettes au clou de girofle et du papier toilette ! Quant au cybercafé, on ne l’a pas trouvé. On voulait pourtant se connecter une dernière fois au monde réel avant de partir, car aux Togian, il n’y a ni Internet, ni réseau de téléphonie mobile, ni même téléphone fixe. Ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Thomas et Mika eux, font quelques réserves de fruits et nous font goûter au durian. Ce fruit exotique dont j’entends parler depuis des années a-t-il vraiment une odeur et un goût infects ? Nous tentons l’expérience. Comme on me l’avait dit, le goût est meilleur que l’odeur, mais franchement, entre la saveur oignon pourrie et la texture râpeuse, j’ai décidé que je n’aimais pas le durian.
Après un bon dîner avec nos compagnons de route, nous nous accordons une bonne nuit de sommeil à l’hôtel Oasis, à deux pas de l’embarcadère.
On se laisse tomber dans les bras de Morphée qui, bizarrement, semblent déjà nous envelopper de la douceur des Togian…
Ampana – Iles Togian : on y est presque !
Ce matin, Thomas et Mika ont proposé d’aller nous acheter nos billets sur le port : sympa ! Un petit-déjeuner et 90 000 rupiahs plus tard, nous embarquons sur le ferry. Vers 10h30, c’est le grand départ. Ça se précise ! Installés sur nos sacs à l’avant du ferry, entre des meubles et des motos, nous faisons le trajet sous un soleil radieux.
C’est un peu long et inconfortable, mais le paysage est magnifique. Les côtes s’éloignent peu à peu, j’ai le sentiment que la liberté est toute proche. A l’intérieur, des bagages et des locaux sont entassés sur une plateforme organisée en demi-étages. On se croirait « Dans la peau de John Malkovich » ! Il y a aussi quelques cabines où l’on peut s’allonger, mais elles sont déjà occupées.
Tant pis, le voyage vaut la peine d’être vécu sur le pont. Une fois en pleine mer, on aperçoit une ribambelle de dauphins qui font la course avec le ferry. Ils sont tout proches de la coque, c’est la première fois que j’en vois de si près. Et ils n’ont pas l’air décidés à nous lâcher. Après le sentiment de liberté, c’est celui du bonheur tout simple qui s’installe. Dans quelques heures, je serai aux Togian.
D’ailleurs un peu plus tard, les paysages de l’archipel commencent à se profiler. Quelques bouts de rochers émergent de la mer, les premières plages de sable blanc nous sautent aux yeux, alors que les cocotiers semblent se décrocher sur le ciel azur… Quelle beauté prometteuse !
Après 3h30 de navigation, le ferry fait une halte à Wakai. C’est là que nous disons au revoir à Thomas et sa famille, qui ont choisi de s’installer sur l’île toute proche de Kadidiri. Pour nous, le trajet n’est pas terminé. Nous faisons une heure d’escale à Wakai sous un soleil plombant et une chaleur insoutenable, avant de reprendre la mer. Une petite heure nous sépare maintenant de Tomken, l’île sur laquelle nous avons décidé de nous installer au moins pour quelques jours.
Pendant tout le trajet, on se demande sans arrêt laquelle de ces belles îles sera notre hôte. Elles sont toutes magnifiques, entourées de la luxuriante mangrove qui plonge dans le bleu.
Le ferry nous dépose au village de Katupat vers 16h. Quelques rabatteurs nous attendent, pour nous emmener vers notre destination finale. L’un d’eux nous propose l’île de Bolilanga, l’autre celle de Tomken. A ce stade on hésite encore un peu, mais on finit par rester sur notre choix de départ. Ce sera donc Tomken, qui se trouve juste en face de l’embarcadère, à 300 mètres. On aperçoit déjà le petit banc de sable qui nous appelle. Euh, le bout du monde, c’est bien ici ?
Un dernier petit coup de canot à moteur et nous voilà enfin arrivés. Époustouflés par le décor et gentiment accueillis par le personnel de Fadhila Cottages, nous réalisons notre chance. Après plus de 48 heures de trajet, nous avons, semble-t-il, atteint le paradis !
⊕ Infos pratiques
» Vol Bangkok -> Kuala Lumpur (Malaisie)
Durée : 2 heures
Prix : 6000 bahts / personne (≈ 146€), acheté 12 jours avant, avec Air Asia
» Vol Kuala Lumpur (Malaisie) -> Makassar (Sulawesi)
Durée : 3 heures
Prix : 338 ringgits / personne (≈ 81€), acheté 12 jours avant, avec Air Asia
» Hotel Darma Nusantara 1 (10 mn de l’aéroport de Makassar)
Chambre double (clim), salle de douche privée : 325 000 Rp, petit-déjeuner et transfert aéroport inclus
» Vol Makassar -> Luwuk
Durée : 1h05
Prix : 797 000 Rp / personne (≈ 67€), acheté la veille, avec Merpati
» Kijang (charter) Luwuk –> Ampana
Trajet : 6h (pauses comprises)
Prix : 1 200 000 Rp pour 4 personnes
» Hotel Oasis (Ampana)
Chambre double standard (ventilateur), salle de douche privée : 100 000 Rp, petit-déjeuner inclus
» Ferry Ampana – Katupat
Trajet : 5h30 (dont 1h d’escale à Wakai)
Prix : 45 000 Rp / personne
Tous les jours à 10h sauf le vendredi
Attention selon les jours, certains bateaux ne vont pas jusqu’à Katupat ; ils s’arrêtent à Wakai, il faut ensuite prendre un bateau charter pour atteindre Fadhila Cottages (prix à négocier)
» Horaires des bateaux et ferrys vers / depuis les îles Togian (2011 & 2012)
Jour | Compagnie | Trajet | Départ | Arrivée |
---|---|---|---|---|
Lundi | KM Puspita Sari | Ampana - Katupat | 10h | 16h |
Mardi | KM Lumba Lumba | Ampana - Wakai | 10h | 15h |
Wakai - Katupat | 15h30 | 16h30 | ||
Katupat - Malenge | 16h | 18h | ||
KM Tuna Tomini | Gorontalo - Wakai | 20h | 8h | |
Mercredi | KM Puspita Sari | Ampana - Wakai - Katupat - Malenge | 10h | 16h |
Jeudi | KM Puspita Sari | Katupat - Wakai - Ampana | 7h | 15h |
KM Tuna Tomini | Ampana - Wakai - Gorontalo | 10h | 6h | |
Vendredi | KM Tuna Tomini | Gorontalo - Wakai | 20h | 8h |
Samedi | KM Tuna Tomini | Wakai - Ampana | 10h | 17h |
KM Lumba Lumba | Ampana - Wakai - Katupat - Malenge | 10h | 18h | |
KM Puspita Sari | Ampana - Wakai - Katupat - Malenge | 10h | 18h | |
Dimanche | KM Tuna Tomini | Ampana - Wakai | 10h | 16h |
Wakai - Gorontalo | 16h | 6h | ||
KM Lumba Lumba | Katupat - Ampana | 7h | 15h | |
KM Puspita Sari | Katupat - Ampana | 7h | 15h |
Et alors, après tant de pérégrinations pour y arriver, comment se sont passées ces 5semaines au paradis?
J’espère que cela vaudra un futur article.
Bonjour Lucie,
Le séjour a été formidable, et évidemment, d’autres articles sont à venir pour relater ces merveilleux moments. Sauf que pour l’instant, il me manque juste du temps ! Je peux déjà te dire que nous avons passé 2 semaines aux Togian et sommes ensuite allés au nord de Sulawesi pour d’autres aventures terrestres et sous-marines…
Je n’oublie pas ton message privé et y répondrai dès la semaine prochaine. A bientôt 😮
Nous préparons 1 voyage de 5 semaines en Indonésie et un séjour de 5 j environ aux iles Togian. ( en octobre novembre 2012)
Pouvez vous nous nous donner des tuyaux pour hébergement ?
et les serpents? j’ai lu des blogs où il est noté qu’il y en a partout…et ça me met fortement la pression, car je suis très phobique avec ces bestioles..
Merci de ce que vous pouvez nous donner comme conseils.
Marie
Bonjour Marie,
Pour l’hébergement, sans hésiter : Fadhila Cottages. J’en parle dans d’autres articles, faites une recherche sur mon blog.
C’est un super endroit (confort, repas, accueil tellement chaleureux) : le paradis, tenu par des locaux adorables.
J’y serai d’ailleurs à nouveau en octobre et novembre, pour travailler avec les locaux sur l’association qu’on a montée avec eux, pour protéger l’environnement et créer de l’emploi.
Pour les serpents, je n’en ai pas vu. J’ai pourtant séjourné 2 fois là-bas, en octobre dernier et en avril.
N’hésitez pas si vous avez d’autres questions.
Bon voyage 😮
Bonjour,
je suis tombée sur votre blog, qui m’a enormement interressé.. Je compte partir avec une amie, 15 jours en indonesie.. il s’avere que je n’ai que 15 jours….. croyez vous que c’est trop court pour si rendre? de Depensar combien de temps mettons nous pour aller jusqu’aux iles togian?
Merci beaucoup pour votre reponse..
Sophie
Bonjour Sophie,
Désolée pour ma réponse plus que tardive, j’ai été très très occupée en janvier et février, puis suis repartie en voyage (et j’y suis encore).
Si vous n’avez que 15 jours, je pense que c’est vraiment trop juste, vous allez courir. Les Togian se dégustent lentement.
De Denpasar il faut compter 2 jours minimum dans le meilleur des cas, tout dépend par où vous passez, et si les bateaux ne sont pas annulés (ce qui arrive de temps en temps).
Soit vous passez par Luwuk comme indiqué dans l’article, soit par Gorontalo, avec un ferry de nuit qui vous emmène aux Togian en 12h, et qui ne tourne que 2 fois par semaine (mardi soir et vendredi soir) quand tout va bien. En ce moment par exemple, le ferry n’assure la liaison que le vendredi soir.
N’hésitez pas si vous avez d’autres questions, mais je ne suis joignable que jusqu’à demain soir (heure indonésienne), car je retourne justement aux Togian mercredi matin.
A bientôt 🙂
Bonjour et merci de partager vos vacances.
Pourriez vous me donner votre contact à luwuk.
Merci
le 26/03/2014
Bonjour Camille,
Désolée pour ma réponse très tardive.
Mon contact à Luwuk s’appelle Jérôme (il tient Maleo Cottages, qui est actuellement en rénovation). Vous pourrez trouver ses coordonnées sur son site : http://www.maleo-cottages.com
Bon voyage 🙂