Plonger à Sipadan
Récit
Après ces trois premières plongées à Mabul, le grand jour est arrivé. Nous partons pour la légendaire Sipadan, à 25 minutes en speedboat.
Pendant deux jours, nous allons explorer la richesse des fonds autour de tombants exceptionnels, qui s’enfoncent à plus de 600 mètres dans des abysses bleus foncés. Trois plongées par jour, on va se régaler.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a de quoi faire ici. Du gros à la pelle, mais aussi du moyen et du plus petit, comme ce minuscule nudibranche d’un centimètre que j’ai découvert à l’angle d’un rocher.
Du côté des petits, mentionnons aussi ce gaterin juvénile (juvenile sweetlips) tellement surexcité que Jean-François a eu du mal à faire son cadrage. A peine 2 cm de taille, il frétillait des nageoires dans tous les sens.
On en prend plein les yeux, il y en a de tous les côtés. Chaque fois que je vois une tortue, je me retourne vers Jean-François en lui faisait le signe de la main correspondant. Mais je m’épuise assez rapidement, il y en a trop ! Des dizaines par plongée, des centaines en trois jours. Elles nagent tranquillement un peu partout, ou sont posées dans les recoins des tombants.
A plusieurs reprises, nous croisons d’énormes bancs de barracudas en forme de tornades. Ils se déplacent entre nous et le soleil qui perce le bleu, créant une obscurité presque inquiétante.
Les poissons-crocodiles sont là aussi, affalés sur le récif.
Le midi nous déjeunons sur Sipadan. L’île est gardée par l’armée, il faut donc signer un registre à chaque fois qu’on y pose le pied. Le nom des visiteurs doit évidemment correspondre à celui figurant sur les permis enregistrés par les centres de plongée.
L’armée est présente ici depuis que le gouvernement a demandé la fermeture et la destruction des resorts de l’île fin 2004. Raisons écologiques bien sûr (réduire l’impact de la constante procession des plongeurs), mais aussi (et peut-être surtout ?) sécuritaires.
En effet Sipadan se trouve à la frontière de trois territoires : l’Indonésie, la Malaisie et les Philippines. Elle a été l’objet de longues disputes, puis a été déclarée malaisienne par la Cour Internationale de Justice en 2002. Les Philippines ont aussi essayé de revendiquer la propriété de l’île (et de tout le nord de Borneo), mais leur demande a été rejetée en 2001. En avril 2003, 21 personnes (plongeurs et membres du personnel des resorts) ont été kidnappées par des terroristes philippins. Elles ont toutes été relâchées mais cela a aussi fortement contribué à la fermeture des structures touristiques l’année suivante et à l’établissement de la présence militaire.
Quelques tables en bois réservées aux plongeurs, un cabanon pour les gardes, des toilettes, et une plage de carte postale.
Ah oui, j’allais oublier l’oiseau de Sipadan, planté là au milieu des touristes.
C’est assez impressionnant lorsqu’on s’approche des tombants. On est dans une eau peu profonde, le corail sous les genoux, et soudain, le vide, le bleu à perte de vue sur des centaines de mètres.
Chaque plongée nous donne à voir des poissons en pagaille. C’est extraordinaire cette population ! Il y a les carangues géantes, les bancs de carangues, de poissons perroquets bossus, les requins pointe blanche, les diodons, balistes, crevettes mantis, raies pastenagues, pleurobranches, nudibranches, et autres platax.
On a aimé aussi les plongées dérivantes, où l’on se laisse porter par le courant le long du tombant : ça donne l’impression de voler, un agréable sentiment de légèreté et de liberté. Et puis ça permet aussi de faire un peu les fous.
Bref, un véritable enchantement. Deux choses à déplorer pourtant :
- Les dizaines de palanquées autour de nous : ça nous change de Derawan où l’on était les seuls plongeurs. Chaque fois qu’un divemaster tape sa tige en métal sur sa bouteille, tout le monde se retourne. Pour finalement réaliser que ce n’est pas de son groupe que vient l’appel.
- Le côté un peu usine : « C’est 50 minutes ou 50 bars », nous répète le divemaster chaque jour. C’est vrai que c’est la règle du PADI, mais c’est rageant de devoir remonter alors qu’on est encore à 100 bars et qu’il y a tellement à voir ! Là encore, c’était plus permissif à Derawan, mais aussi à Bunaken l’an dernier, où l’on restait parfois jusqu’à 1h30 sous l’eau…
Pour le coup, nous ne retournerons certainement jamais à Sipadan. Même si les plongées étaient superbes, notre truc à nous c’est les endroits moins surexploités. Mais nous gardons un très bon souvenir de ces poissons en pagaille !
⊕ Infos pratiques
» Billabong Scuba – Plongée
(Tarifs incluant matériel et speedboat)
Pack 3 plongées Sipadan : 430 RM (permis à réserver à l’avance auprès du club de plongée)
Droit d’entrée dans le parc national de Sipadan : 40 RM / jour
Pack 3 plongées Mabul : 360 RM
Plongée de nuit : 90 RM
Lampe torche : 25 RM
ⓦ www.billabongscuba.com
» Billabong Scuba – Hébergement
Chambre twin (ventilateur), salle de douche commune, 3 repas inclus : 75 Rp / personne
Chambres délabrées, douches et toilettes sales
ⓦ www.billabongscuba.com
» Mabul Beach Resort – Hébergement
Chambre double (ventilateur), 3 repas inclus : 80 Rm / personne
Chambre double (clim), 3 repas inclus : 150 Rm / personne
Chambres neuves et spacieuses, terrasse, salle de bain privée, serviettes de toilette fournies
ⓦ www.scuba-junkie.com
Bonsoir,
Un article qui rend merveilleusement bien hommage à la beauté de Sipadan !
Vos photos sous-marines sont très belles : avec quel appareil photo les avez-vous prises ?
Bonsoir Nath,
Merci beaucoup pour votre commentaire très sympa !
On a changé d’appareil depuis, mais à l’époque c’était le Canon IXUS 640 (appareil compact), avec son caisson étanche WP-DC8.
Le problème, c’est qu’il ne faisait pas de vidéo en HD, c’est pour ça qu’on a changé d’appareil.
Je viens d’aller faire un tour (très rapide) sur votre blog ; j’aime beaucoup le titre et il y a quelques articles qui me rappellent des souvenirs. J’y reviendrai pour m’attarder un peu plus.
Vous êtes allée à Sipadan cette année d’après ce que j’a vu ?
A bientôt 😮
Bonsoir,
Du coup, je suis curieuse, qu’avez-vous comme appareil photo pour faire des photos sous-marines désormais ?
Merci pour votre compliment sur mon blog. Non je ne suis pas allée à Sipadan cette année mais en 2007.
Bonne soirée
Bonsoir Nath,
On utilise maintenant le Sony HX9V (toujours un compact) avec son caisson Recsea :
http://www.plongimage.com/product_info.php?products_id=2342
On a eu une belle promo il y a un an : appareil + caisson à 900€.
On a également un flash déporté Inon, et depuis avril, un phare Sola 1200, pour avoir de jolies couleurs en vidéo.
Ah oui, Sipadan en 2007, ça date !
Bonne soirée à vous aussi 😮